Une information…
Ce vendredi 3 octobre, une nouvelle alarmiste s’est répandue comme une traînée de poudre sur les sites d’information et les réseaux sociaux. Des cellules jihadistes bruxelloises s’entraînent au combat dans les Ardennes belges.
Selon le journal flamand « Het Nieuwsblad », relayé entre autres par 7sur7, la RTBF (sur le web et à la radio), des photos ont été postées sur Facebook par Abd Al Wadoud Abu Daoud, un musulman extrémiste bruxellois. La police aurait exprimé sa préoccupation. « C’est inquiétant et ne ressemble en rien à une simple partie de paintball entre amis, mais davantage à un camp d’entraînement radical ».
… manipulée !
Ce qui est vraiment inquiétant, c’est la prolifération incontrôlable d’informations non recoupées, qui sont capables de briser des gens. Ces photos ne montrent pas des fondamentalistes s’entraînant au combat, mais bien des potes jouant dans leur partie d’airsoft dominicale, sur un terrain reconnu de Villers-la-Ville. Elles ont été utilisées à des fins de propagande par une personne (Abd Al Wadoud Abu Daoud) sans le consentement de ceux dont l’image a été honteusement utilisée.
Ce qui est tout aussi inquiétant, c’est la promptitude avec laquelle les forces de police de notre beau royaume se font avoir. Je ne mets pas en cause leur volonté d’enquêter sur les agissements peu recommandables d’extrémiste. Mais qu’ils prennent pour argent comptant des images trouvées sur internet et qu’ils leur donnent une crédibilité sans avoir mené la plus petite enquête est, à mon sens, une faute grave.
Il m’aura fallu 10 minutes de recherche chez les airsofteurs belges pour entrer en contact de la personne dont on voit le visage sur certains clichés. Était-il si compliqué de se renseigner avant de mettre en péril la réputation d’un homme ? Était-il impossible de flouter les visages visibles ? Ou bien vivons-nous vraiment dans une société où une rumeur imbécile est suffisante pour inculper et juger quelqu’un ? Je ne veux pas vivre dans un monde ou des ragots font œuvre d’enquête et de justice !
Depuis, l’information a été démentie… mais la personne reconnue risque de perdre son travail !
L’airsoft, pratique militaire ?
L’airsoft n’est pas un entraînement au combat. Nos pratiques sont aussi proches de la « vraie guerre » que des enfants jouant « aux cow-boys et aux Indiens ». N’est-ce pas ce que nous faisons, d’ailleurs ? Ne sommes-nous pas de grands enfants qui aiment se déguiser et faire joujou avec nos répliques ? Je ne peux parler que pour moi, mais c’est mon cas ! Je vais sur les terrains pour m’amuser avec mes potes, prendre un grand bol d’air frais. Pour courir, ramper, me cacher. Et tirer, bien sûr. Dans le plus grand respect des règles de sécurités et du fair-play.
Nos répliques, aussi belles et réaliste qu’elles soient, ont une portée efficace 10 fois inférieure à leurs contreparties. Les billes projetées sont arrêtées par une simple bâche, un fourré, une planche… Et bien, sûr, le stress de « s’en prendre une » est bien inférieur à celui que doit vivre un militaire en pleine opération. Tout airsofteur se ferait « shooter » dans les premières secondes d’un combat réel.
Tirer avec une arme à feu implique un bruit, un recul, une technique que bien loin de l’expérience que nous avons avec l’airsoft. La précision de nos « jouets » n’a rien à voir avec celle d’un fusil ou d’un pistolet. Même la capacité des chargeurs est totalement différente ! En bref, il est aussi pertinent de s’entraîner à la guerre avec une réplique d’airsoft qu’avec un balai-brosse !
Vers une nouvelle terreur
Mal de notre temps, les rumeurs enflent de plus en plus vite, grossissent comme un torrent et peuvent dévaster des vies. Sachant cela, il ne serait pas étonnant que la propagande haineuse s’en serve pour semer la peur, l’incertitude, le doute dans les esprits. En écrasant au passage ceux dont l’image pourrait être détournée, bafouée, salie. En relayant aussi aveuglément de telles informations, en publiant si légèrement des photos privées dans lesquelles on peut reconnaître des gens, les médias deviennent les complices par paresse de semeurs de trouble qui n’en demandaient pas autant.
Je ne pense pas que nos petites protestations puissent un jour inverser la tendance du « public bashing », mais il était inimaginable de ne pas parler de ce cas qui nous touche tous. N’hésitez pas à partager le plus largement possible cette information. Elle ne concerne pas que le monde de l’airsoft…
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